Après la nouvelle déconvenue de l’USLG Cherbourg-en-Cotentin (Manche) contre le Pôle France Basket-ball (Île-de-France) au Cosec (61-62), samedi 27 novembre 2021, lors de la 9e journée de LF2, Yoann Cabioc’h, le coach des Tangos, se confie et exprime sa lassitude. Tirant à boulets rouges sur ses joueuses.

Entretien.Yoann Cabioch’, entraîneur de l’USLG Cherbourg-en-Cotentin (Manche, LF2).

Quelle est votre réaction après cette nouvelle défaite, la 9^e en autant de rencontres ?

On n’accorde aucune importance aux détails. On est désorganisé au possible, on ne met aucune pression et on ne fait pas les efforts nécessaires. Cette défaite face au Pôle France, c’est une faute professionnelle de la part des joueuses. Elles doivent toutes se remettent en question, faire face à leur responsabilité. Non pas concernant la saison, mais sur leur professionnalisme et leur volonté de devenir de grandes joueuses. Cette défaite reflète le peu d’importance qu’elles donnent aux détails, au quotidien. ça ne les intéresse pas. Et tant qu’elles n’en tiendront pas compte, on sera ridicules, comme face au Pôle France.

Qu’entendez-vous par les détails ?

Concrètement, ce sont des petits gestes sur le terrain et au quotidien qui nous manque. Sur le parquet, tu ne réalises pas les écrans quand ils sont nécessaires, tu es désorganisé sur les contre-attaques. Tu ne vas pas au rebond offensif quand tu peux y aller, tu commets la faute alors que tu ne devrais pas la faire. Détails, détails, détails.

« On a des joueuses de Ligue 2 qui jouent comme si on était toujours en Nationale 1 »

Et au quotidien ?

Il faut savoir que plus on monte en niveau, et plus ces petites choses deviennent importantes. Au quotidien, ça se traduit par le scouting de l’adversaire qui compte énormément. L’organisation compte, les systèmes comptent, tout compte. Et nous, on a des joueuses pour qui ce n’est pas important tout ça, pour qui c’est accessoire.

Quel est votre sentiment ?

Je suis frustré, mais je n’ai même pas à leur en vouloir : elles jouent à leur niveau, c’est un constat. Que puis-je faire de plus à part les entraîner, leur délivrer toutes les informations nécessaires, les mettre dans les meilleures conditions possibles ? Derrière elles montrent leur niveau. À un moment donné, tu ne peux plus te cacher : quand tu joues le Pôle France à domicile, tu ne peux plus te défiler. On a des joueuses de Ligue 2 qui évoluent comme si nous étions toujours en Nationale 1. Alors forcément c’est compliqué…

Le maintien en LF2 est-il encore envisageable ?

C’est l’objectif depuis le début. Mais dans un premier temps, je préfère parler d’une victoire. Gagner un match serait un grand pas, si elles pouvaient mettre les ingrédients nécessaires, ce serait super. Pour cela, il faut une prise de conscience individuelle de la part des joueuses.

« Certaines joueuses ne sont pas suffisamment professionnelles, c’est une évidence »

Vous pourrez vous relever cette défaite ?

Moi, oui. Pour moi, chaque semaine est un nouveau challenge, avec un nouvel adversaire à étudier. Est-ce que les joueuses pourront se relever . Je ne sais pas, ce sera à elles de le montrer. Mais si elles sont dans la lignée de ce qu’elles font jusqu’à aujourd’hui, j’en doute.

Pensez-vous que vous finirez la saison sur le banc de l’USLG Cherbourg-en-Cotentin ?

Je veux bien prendre ma part de responsabilité, mais il ne faut pas abuser non plus. Les joueuses doivent se poser la question suivante : qu’est-ce que je souhaite pour ma carrière ? Perdre contre le Pôle France ou aller vers le haut niveau ? Certaines joueuses ne sont pas suffisamment professionnelles, c’est une évidence. J’ai l’impression d’avoir affaire à des enfants et de devoir leur apprendre au quotidien la vie de basketteuse. C’est usant.