Handball

Pour gérer au mieux une équipe, il faut « faire primer le groupe plutôt que l’individu »

Une conférence sur le management d’un groupe sportif s’est tenue à l’Hôtel le Cercle, à Cherbourg (Manche), samedi 22 janvier 2022 en parallèle de la LM Wind Power Cup, tournoi amical organisé par la JS Cherbourg (Proligue). Les entraîneurs Frédéric Bougeant (JSC), Sébastien Leriche (Cesson-Rennes) et Fernando Barbeito (Créteil) y ont participé.

JSC

Trois coaches, trois parcours

Frédéric Bougeant tout d’abord, coach depuis avril 2020 de la JSC (auparavant coach de nombreuses équipes féminine, dont Rostov avec qui il a réalisé deux fois le doublé championnat/coupe de Russie, ainsi que la coupe EHF en 2017) ; Sébastien Leriche, plus jeune coach de Starligue (36 ans) à Cesson-Rennes (Ille-et-Vilaine) et ancien coach des Mauves ; enfin, Fernando Barbeito, illustre handballeur espagnol des années 1990, cinq fois vainqueur de la Ligue des champions et coach depuis juillet 2021 à Créteil (Val-de-Marne, Starligue), a répondu à l’appel du club cherbourgeois.

Le thème de la conférence portait sur la gestion d’une équipe sportive : les clés pour créer une cohésion de groupe. La conférence s’est déroulée devant une vingtaine de coaches amateurs et des personnalités du handball, dont Nicolas Marais, président de la ligue de handball en Normandie et président du Comité régional olympique et sportif (Cros) de Normandie.

Les trois entraîneurs ont exposé les clés qui ont fait leur succès ou leurs échecs, sans langue de bois. Ce qu’il ressort de cette conférence, c’est la passion qui les anime, la remise en question perpétuelle d’un entraîneur. Le handball, par beaucoup de paramètres, représente la quintessence du sport collectif. L’attaque et la défense se font en bloc, avec six joueurs unis. Même si des individualités se démarquent, une équipe de gagnant se construit tout d’abord avec un groupe solide. L’individu passe au secondaire au profit du groupe. Les combinaisons, tactiques et mouvements du ballon se font collectivement comme on peut le voir également dans le rugby.

[Twitter / JS Cherbourg]

Pour cela, beaucoup d’outils existent de nos jours pour évaluer la personnalité des joueurs, pour ajouter la pièce manquante faisant d’une équipe moyenne, une équipe d’élite. Frédéric Bougeant utilise ces outils, mais le coach des Mauves prône aussi le ressenti. Il s’agit-là, « de créer une bonne dynamique collective, trouver le bon équilibre entre la cohésion fonctionnelle et affective ».

La relation entre les joueurs sur le terrain est primordiale, mais il y a beaucoup d’autres paramètres à prendre en compte dans la gestion d’un groupe. Sébastien Leriche en profite pour évoquer son vécu, notamment à la JSC, qu’il a coachée entre 2011 et 2017. « Pour moi, le métier d’entraîneur pro s’apparentait à un travail de pur tacticien, ce fut là ma plus grosse erreur. Je me suis trompé dans la gestion des hommes. Avec l’expérience que j’ai à présent, je me suis rendu compte que les moments informels passés avec mes joueurs, qu’il s’agisse de prendre un café ou même partager une discussion personnelle et sincère, étaient très importants pour mes joueurs. »

Fernando Barbeito a profité de sa présentation pour évoquer bon nombre d’inspirations pour lui. Il cite notamment Guardiola avec cette phrase bien connue : « Mon seul mérite et d’aimer ma profession. » L’ancien barcelonais insiste sur ce point en évoquant le fait que les joueurs ressentent la passion du coach, l’implication.

Il met au passage en garde les coaches amateurs dans le rapport de force entre joueurs et entraîneurs. « Aujourd’hui, les joueurs sont égoïstes. Ils ont la sensation d’être plus importants qu’un coach. C’est notre responsabilité, ainsi qu’aux coaches amateurs, de remettre les choses dans l’ordre. Le coach ne doit rien aux joueurs, ce sont eux qui doivent se battre pour vous. »

Article publié le 24/01/22 pour Ouest France

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